Comment le
reconnaître

Souffrez-vous du
tunnel carpien?

Comment reconnaître le syndrome
du canal carpien?

Le syndrome du tunnel carpien ne pose généralement pas de difficultés diagnostiques. Sa reconnaissance repose sur la description des symptômes et sur l’examen physique complet du membre supérieur. Certains tests complémentaires peuvent être utiles pour vérifier la sévérité de l’atteinte ou écarter la présence d’autres neuropathies ou syndromes compressifs.

doigts qui se retractent

Le diagnostic repose sur les symptômes et l'examen physique.

Quels sont les tests?

Divers tests peuvent fournir des indices diagnostiques. Certaines manœuvres ont pour but de reproduire les symptômes, d’autres permettent d’évaluer un déficit au niveau de la sensibilité.

  • La manœuvre de Phalen: Une des manœuvres diagnostiques est la manœuvre de Phalen. Celle-ci consiste à amener le poignet en flexion forcée à 90 degrés et à maintenir cette position pour une durée d’une minute. La manœuvre peut être rendue plus efficace en élevant le bras tendu au-dessus de la tête, en maintenant le poignet en flexion. L’apparition de fourmillements au niveau de l’extrémité de l’index ou du majeur ou encore d’une douleur au niveau du poignet est fortement suggestive d’un syndrome du canal carpien surtout si elle se produit au niveau des deux mains. La manœuvre peut etre exécutée pour les deux mains en même temps.
  • Le test de Durkan: Un troisième test consiste à appliquer une légère compression avec deux doigts ou le pouce de l’autre main, encore une fois sur le trajet du nerf médian deux à trois centimètres en haut du canal carpien, soit au niveau de l’avant-bras. Ce test de compression évoquera des engourdissements ou fourmillements dans les doigts au bout d’une vingtaine de secondes. C’est le test de Durkan.
  • Le signe de Tinel: Un autre test consiste à percuter légèrement avec deux doigts de l’autre main, le trajet du nerf médian dans la zone du canal carpien. Cette percussion provoquera souvent une sensation de chocs électriques ou de douleur anormale. C’est le signe de Tinel.
  • Scratch collapse test: Le Scratch Collapse Test est une manœuvre d’examen physique particulièrement utile pour identifier une seconde compression du nerf médian. Le test consiste à comparer la force de résistance des rotateurs latéraux en provoquant, par un frottement, le réflexe inhibiteur de la zone de compression soupçonnée (face interne du coude). Le test est considéré positif et indique la présence d’un syndrome du lacertus si le grattement induit une perte de force. La prise en charge chirurgicale est adaptée en fonction du diagnostic (syndrome compressif isolé ou double compression).
  • L'évaluation de la sensibilité: Il est aussi utile de comparer la qualité de la perception du toucher au niveau de l’extrémité de l’index et du majeur à celle de l’extrémité (pulpe) du petit doigt puisque ce dernier est innervé par un autre nerf appelé nerf cubital. Ce test de sensibilité peut se faire en effleurant délicatement la pulpe des doigts avec un coton tige. Si la perception du coton tige est différente au niveau de la pulpe de l’index ou du majeur par rapport à celle du petit doigt ou auriculaire, il faut suspecter une atteinte déjà plus avancée du nerf médian, et donc probablement un syndrome du canal carpien plus sévère et donc plus urgent à traiter. Cette perte de sensibilité peut devenir permanente et invalidante.

La reproduction des symptômes peut aider à valider le diagnostic

Vous pensez souffrir du syndrome du canal carpien?

Passez notre test diagnostique

Échographie

L’échographie est un examen qui peut être proposé pour identifier et évaluer le nerf et sa condition. Dans les cas de compression nerveuse, le calibre du nerf sera souvent augmenté juste au- dessus de la zone de compression. Nous pouvons donc observer une dilatation du nerf juste avant l’endroit où il est coincé, un peu comme un tuyau d’arrosage qui serait bloqué à un endroit. L’échographie permet de dépister cette dilatation et même de mesurer les dimensions du nerf. Cet examen par échographie permet aussi d’identifier la présence d’une anomalie anatomique (comme un muscle anormal) ou d’une masse dans le canal, comme une tumeur, un kyste, ou une dilatation vasculaire.

Électromyogramme (EMG)

L’électromyogramme et la mesure des vitesses de conduction nerveuse sont très utiles et informatifs. Il s’agit là de tests qui évaluent la fonction et la performance du nerf plutôt que d’un test d’imagerie qui visualise le nerf.

Le nerf peut être décrit comme étant un gros câble électrique qui contient des centaines de fils et de cordons (fascicules de fibres nerveuses). Une compression du nerf va compromettre la vascularisation et l’oxygénation des axones et ceux-ci se mettent alors à dysfonctionner. La vitesse de conduction, c’est à dire la vitesse à laquelle circule l’influx nerveux dans les fibres nerveuses, diminue alors de manière mesurable. Le test donne des informations essentielles sur le degré d’avancement de la pathologie et donc, sur le pronostic de la récupération.

Il est très important de savoir que ce test peut être faussement négatif en présence d’un syndrome du canal carpien symptomatique dans les cas peu avancés. Une fausse réassurance et des délais de traitement peuvent en résulter si le médecin ou le patient ne sont pas au fait des limites de ce test.

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Un premier pas vers la guérison

Sévérité de votre syndrome
du canal carpien

Le syndrome du canal carpien est classé en trois stades en fonction de la gravité des symptômes.

Premier stade

Le stade 1 se caractérise par l’engourdissement, la douleur et les picotements qui se produisent principalement pendant la nuit et qui peuvent être soulagés en secouant la main. Les mains touchées sont souvent caractérisées par une raideur ressentie le matin.

Deuxième stade

Le stade 2 se caractérise par des symptômes qui surviennent également au cours de la journée, avec des positions prolongées ou des mouvements répétitifs des mains. La faiblesse se développe souvent, et il devient alors fréquent de laisser tomber des objets.

Troisième stade

Le stade 3 est le plus sévère et se caractérise par une atrophie ou une fonte irréversible des muscles stimulés par le nerf médian. Les picotements peuvent ne plus être présents en raison d’une lésion nerveuse sévère.

Autres compressions

Les symptômes du STC peuvent parfois être confondus avec ceux du syndrome du lacertus. Tout patient qui se présente avec des engourdissements de la main dans la zone correspondant au nerf médian (pouce index majeur) devrait être évalué non seulement pour le syndrome du tunnel carpien, mais aussi pour une compression de ce nerf au coude.

Doit-on absolument traiter
le syndrome du canal carpien?

Ce que vous
devez retenir

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Quels tests diagnostiques sont recommandés?

La symptomatologie et l’examen physique sont généralement suffisants pour établir le diagnostic. Certains tests peuvent être évocateurs tant pour évaluer la sévérité de la maladie que pour écarter la présence d’autres pathologies. Le scratch collapse test est notamment très utile pour le diagnostic des compressions nerveuses comme le STC ou le syndrome du lacertus fibrosus.

Des tests d’imagerie sont-ils requis?

L’échographie et l’électromyogramme (EMG) peuvent être utiles pour préciser le degré d’avancement de la maladie et déceler la présence d’autres anomalies ou lésions.

Puis-je être atteint(e) des deux côtés?

Il n’est pas rare que l’atteinte soit bilatérale. Elle peut être symétrique (de force égale) ou non.

Guide médical
pratique complet

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